Intervention de France WEYL

 

The following article was published in the April 2022 special issue of the International Review of Contemporary Law, the journal of the IADL.

Je suis une des filles de Monique et Roland

Je n’avais pas prévu d’intervenir aujourd’hui, ma connexion n’étant pas très bonne

Mais je voulais être avec vous et vous entendre, et c’est avec une grande émotion que j’ai écouté vos interventions.

Comme vous l’avez vu l’une d’entre elles m’a d’abord fait réagir par message écrit et puis j’ai entendu Soha Bechara, et cela m’a conduit à demander d’intervenir après elle.

Merci Soha de ce que vous avez exprimé, merci pour les souvenirs que vous avez partagés et qui m’ont renvoyée à mon propre vécu.

Je suis avocat, mon frère Frédéric l’est également, ma sœur Danièle ne l’est pas, mais nous sommes tous les trois engagés, et Soha a fait partie de notre famille. Son histoire est un peu la nôtre, ou du moins nous l’avons partagée avec Monique et Roland, et nous nous sommes battus avec eux pour que le Monde vous connaisse et pour votre libération.

Et j’ai été très émue du rappel que vous avez fait de l’engagement de Monique à vos côtés, car si elle est partie depuis maintenant plus de 10 ans, son souvenir reste aussi présent que celui de Roland disparu récemment.

Vous l’avez tous relevé ils étaient 2, mais ils étaient 1, Roland l’a beaucoup dit depuis le décès de Monique : sans elle je ne suis rien, sans elle je n’aurais rien fait.

Monique n’était pas « seulement » une féministe, elle était totalement et profondément engagée dans toutes les luttes des peuples. Elle était profondément, viscéralement pacifiste. Elle était profondément engagée dans la lutte pour la libération et le respect des droits des hommes et des femmes.

Je tenais beaucoup à le souligner car nous sommes malheureusement encore à une époque où l’on donne plus de place et d’importance au travail des hommes qu’à celui des femmes.
A cet égard je voudrais aussi rectifier une erreur, évidemment involontaire quant aux livres qui ont été cités : pour l’essentiel écrits à 4 mains ; pour ceux qui ne portent le nom que d’un auteur qu’il s’agisse de celui de Roland ou de celui de Monique, ils restent leur œuvre commune tant leur réflexion, leur évolution, leur engagement ont été communs et quasi fusionnels. Un cœur et un cerveau pour deux, comme le titrait un article en janvier 2000 « Roland et Monique Weyl, deux robes pour un même combat ».

Et je voulais aussi parce que j’ai entendu un intervenant rappeler notre engagement pour le Sahara Occidental, souligner que la lutte des Palestiniens pour la reconnaissance de leurs droits est la même que celle des Sahraouis pour la reconnaissance des leurs. Et nous devons continuer inlassablement à y porter notre attention, à nous battre, jusqu’à ce qu’ils puissent exercer pleinement et souverainement leurs droits inaliénables.

Enfin je voudrais redire combien je suis vraiment touchée et émue par tout ce que j’ai entendu, et que cet hommage à Monique et Roland au-delà de l’émotion qu’il suscite, nous dicte et nous montre la voie à continuer de suivre.

Mon frère Frédéric et ma sœur Danièle, s’ils n’ont pu se connecter aujourd’hui, partagent pleinement mes propos et m’ont demandé de me faire leur interprète en ce sens.

Merci encore.

All articles published in the International Review of Contemporary Law reflect only the position of their author and not the position of the journal, nor of the International Association of Democratic Lawyers.

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