Intervention de Maître François KALDOR

 

The following article was published in the April 2022 special issue of the International Review of Contemporary Law, the journal of the IADL.

Bonjour à toutes et à tous,

Je crois avoir un privilège parmi vous, c’est que j’ai connu Roland WEYL avec mes parents pendant l’hiver 1952 – 1953 lors du Congrès International de Peuples organisé par le Conseil Mondial de la Paix à Vienne. Le rôle de l’AIJD y fut très important.

Ce fait d’avoir été à Vienne à ce moment m’a fait voir des traces encore fin 1952, de la deuxième guerre mondiale. Des immeubles qui avaient été bombardés pendant la guerre. C’était une impression assez terrible.

Et je me souviens de Roland WEYL qui avec sa 4cv Renault, nous venions de l’’Allemagne jusqu’à Vienne en voiture et nous nous étions arrêtés d’une façon symbolique à Berchtesgaden le dernier refuge de Hitler.

Nous nous sommes aussi arrêtés sur les berges du Danube et Roland est sorti de sa voiture pour saluer un soldat soviétique (puisque l’Autriche était encore une zone d’occupation) qui représentait l’armée de libération du nazisme à cette époque.

Je dis ça parce que ROLAND dans toute sa vie a mis en avant l’importance du droit, voire son éminence et les amis qui ont parlé avant moi ont eu raison de mettre en avant la question de la Charte des Nations Unies car cette Charte des Nations Unies si elle a quelques imperfections c’est aussi de sa date. La Charte a été conçue dans la première partie de 1945, avant les accords de Potsdam où il faut le rappeler l’Union Soviétique était pour l’unité allemande…. or ce qui va bouleverser le monde et l’équilibre des peuples et des droits des peuples c’est la bombe atomique qui a été utilisée en août 1945 alors que la Charte des Nations Unies avait été déjà signée en avril.

Et, on peut penser dès à présent que l’usage de la force atomique tel que cela a été fait sur le Japon à cette époque était la première grande violation de la Charte. Il évoque souvent quand on parlait avec lui de la Charte des Nations Unies du droit des peuples. Il faisait la différence entre le droit des peuples, les nations et les Etats. Je crois que cette différence juridique est très importante dans nos raisonnements, nous pourrions écrire beaucoup de choses à ce propos.

Et alors ce qu’il convient de rappeler dans l’œuvre de Roland et Monique c’est aussi une dizaine de livres :
– La justice et les hommes
– La part du droit dans la réalité et dans l’action
– Révolution et perspectives du droit
– Divorce, libéralisme ou liberté
– Laisser nous libres….
– Une robe pour un combat
– La paix les peuples et les nations unies
– Sortir le droit international du placard
– Se libérer de Maastricht pour une Europe des peuples
– Démocratie pouvoir du peuple
– Droit pouvoir et citoyenneté ……
….Je rappelais que Monique WEYL a eu une action personnelle de précurseur sur l’interruption volontaire de grossesse dans les questions des droits des femmes et nous devons aujourd’hui célébrer cette façon dont Monique a eu une influence importante pour développer les droits des femmes et aussi le féminisme. De cette façon l’œuvre de Roland WEYL est totalement inséparable de celle de Monique.

Je crois que tous ces éléments font que l’ensemble de l’œuvre de Roland Weyl permet aujourd’hui une approche considérable de la progression de la notion de Droit. Et cette question du droit des peuples il l’a beaucoup développée en ce qui concerne la France, l’Algérie et l’Indochine.

Il y a très peu de temps j’ai été voir l’un de ses dossiers archivés sur l’Algérie et la guerre d’Indochine, il a mêlé à la fois la question de la lutte contre la résurgence du Nazisme et pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Voilà ce que je voulais dire à ce propos.

Je crois que le travail qu’il a fait notamment, sur les questions de l’OTAN sur lesquelles il était très investi dès le début, je crois que c’est quelque chose considérable et je peux dire en terminant qu’il a beaucoup fait pourque la notion d’Etat de droit soit développée aussi bien en France que dans les autres pays de l’Est qui ont choisi une nouvelle voie aujourd’hui et où l’œuvre de Roland Weyl reste très permanente parmi les juristes.

Voilà ce que je pouvais dire assez brièvement.

Voilà Merci.

All articles published in the International Review of Contemporary Law reflect only the position of their author and not the position of the journal, nor of the International Association of Democratic Lawyers.

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.